Une trilogie critique de la mondialisation par Jean-Marie Gustave Le Clézio
Abstract
Devenu de fait – et paradoxalement – un ‘écrivain national’ grâce à l’obtention du prix Nobel de littérature en 2008, Jean-Marie Gustave Le Clézio est, depuis la fin des années 70, un excellent exemple d’auteur ayant su intégrer son œuvre ‘de langue française’ à une ‘littérature-monde’ plutôt liée à une vision optimiste de la mondialisation culturelle. Pourtant, une partie de son œuvre, écrite au tournant des années 60-70, peu scrutée par les chercheurs en littérature française, interroge avec acuité les violences de la mondialisation économique. Avec Le Livre des fuites (1969), La Guerre (1970) et Les Géants (1973), Le Clézio a proposé une trilogie allant à rebours de l’image qui lui est aujourd’hui accolée (celle d’un écrivain ébloui par la beauté d’une planète aux multiples cultures), dans laquelle le monde est un réservoir inépuisable de guerres, d’assujettissements, de manipulations oligarchiques. Moment d’une écriture qui radicalise ses effets jusqu’à intégrer en son sein les slogans publicitaires, les logos – pour mieux interroger le logos, semble-t-il – mais aussi le discours critique sur le capitalisme se mondialisant, cette trilogie épuise les effets du romanesque pour proposer un ensemble à la fois formaliste et engagé, particulièrement déroutant. S’il n’a été qu’une phase dans une œuvre qui a ensuite adouci cette critique frontale de l’aliénation mondiale, cet ensemble apparaît comme indissociable du reste de la production d’un écrivain qui a été de son époque avant de participer à la définir par son immense succès public. C’est pourquoi il nous semblait important de l’aborder dans une réflexion générale sur les rapports entre l’écrivain national et la mondialisation, en proposant d’étudier comment a pu s’exprimer le rejet humaniste des dangers du capitalisme multinational avant que ne puisse se dire un amour de la diversité culturelle mondiale.
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