LIRE LA LITTÉRATURE DANS UNE LANGUE PREMIÈRE OU DANS UNE LANGUE SECONDE : POUR UNE ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DES EFFETS DE LA FICTION LITTÉRAIRE SUR L’EMPATHIE

  • Michele Costagliola d'Abele
  • Jana Altmanova
  • Anne Cheylus
  • Zoé Cayol
  • Anne Reboul
Parole chiave: fiction littéraire, cognition sociale, empathie, L2, approche expérimentale

Abstract

Dans le cadre de cette étude expérimentale, nous sommes partis du principe que la différence trouvée par Kidd et Castano (2013) entre l’impact de la lecture d’une fiction populaire vs. littéraire sur la mesure d’empathie correspondait à une réalité. De plus, nous nous sommes intéressés aux résultats de Costa et son équipe selon lesquels la présentation d’un problème dans la langue seconde incite les participants à privilégier des réponses rationnelles ou logiques, bien plus que ne le fait la présentation dans la langue maternelle. Nous présentons ici les résultats de deux expériences que nous avons fait passer à des participants italiens et français. Pour tester nos hypothèses nous avons construit deux versions de la nouvelle de Camus, La femme adultère, l’une qui augmentait l’expression de la subjectivité dans le texte (version subjective), l’autre qui la réduisait (version objective). Nous avons soumis ces deux versions du texte de Camus à différents groupes de participants français et italiens et, après la lecture, nous leur avons demandé de passer une série d’items expérimentaux conçus à partir de la littérature critique. La lecture croisée des résultats de nos deux expériences nous amène à contater que, d’une part, la lecture d’un texte de fiction a un impact sur la mesure de l’empathie et que, d’autre part, le facteur langue maternelle vs. langue seconde a également une importance puisque l’impact de la lecture d’une fiction sur l’empathie n’est manifeste que lorsque le texte est lu dans la langue maternelle.

Pubblicato
2020-11-16